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lundi 12 novembre 2018
Rassemblement avec Utrillo le mercredi 14 novembre, à 17h, sur le parvis de la basilique Saint-Denis.
Éducation prioritaire : pas des policiers, des éducateurs
Nous, personnels du lycée Maurice Utrillo de Stains, avons exprimé à d’innombrables reprises au rectorat de Créteil les besoins pédagogiques de notre établissement où les élèves sont chaque année plus nombreux, alors que les moyens liés à l’éducation prioritaire au lycée ont progressivement disparu. Nous n’avons pas reçu de réponse. Nous avons en revanche constaté la création, sans la moindre concertation, d’un poste de proviseur-adjoint chargé de la sécurité, et attribué à un chef d’escadron de la gendarmerie en détachement.
Le choix de ce gendarme se veut une réponse aux événements violents survenus l’année dernière sur le parvis du lycée : mais aucune violence physique n’a eu lieu à l’intérieur de l’établissement. Ce choix n’est pas une réponse aux besoins des établissements d’éducation prioritaire. Ce choix n’est pas une réponse aux inquiétants symptômes du désengagement de l’État dans les quartiers populaires. Comme l’a récemment rappelé un rapport parlementaire, la Seine-Saint-Denis souffre d’un manque croissant de services publics, à commencer par le manque de policiers. Est-ce parce qu’il n’y a pas de commissariat dans la ville de Pierrefitte qu’il faut installer dans un lycée le bureau d’un gendarme ?
C’est quelques jours avant le détachement effectif de ce gendarme, que les ministres de l’Intérieur et de l’Éducation se sont déclarés favorables à la présence de policiers dans les établissements scolaires. Cette présence de policiers – armés ou non – s’est imposée dans le débat public. Dès lors, la prise de fonction de ce proviseur-adjoint fait figure d’expérimentation : nul doute que son exemple sera invoqué par les pouvoirs publics pour mettre en œuvre des dispositifs similaires dans de multiples établissements scolaires. L’importante couverture médiatique de notre grève entamée le 5 novembre prouve que cette mobilisation dépasse l’enjeu local. Nous sommes des professionnels de l’éducation : à notre sens, l’événement grave et exceptionnel de Créteil n’appelle pas le remplacement de nos missions éducatives par un encadrement sécuritaire, de même que le mouvement « Pas de vague » ne revendique pas l’irruption de policiers dans les établissements, mais des réponses appropriées de la part de personnels éducatifs.
Les compétences en matière de sécurité de ce proviseur-adjoint, interlocuteur de la préfecture, s’étendent aux établissements voisins : selon Libération qui rapporte les déclarations du rectorat, « En lien avec les autres chefs d’établissements du secteur, « il leur viendra en soutien grâce à ses compétences, liées à son expérience professionnelle passée. Il sera un interlocuteur absolument pertinent sur ces questions pour les autres lycées, mais aussi avec d’autres services de l’Etat comme la préfecture » ». M. Wassenberg, DASEN de la Seine-Saint-Denis, a évoqué le territoire concerné comme « l’ouest du département ». Si ce proviseur-adjoint a son bureau au lycée Maurice Utrillo, les élèves et les équipes pédagogiques des établissements voisins sont tout autant concernés.
Notre refus et nos revendications concernent l’ensemble des habitants des quartiers populaires, au-delà des équipes pédagogiques de tous les établissements qui devraient relever de l’éducation prioritaire.
Nous appelons toutes et tous à nous rejoindre, en particulier pour un rassemblement