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Mai 68 : La Commune de Paris, mais à Aubervilliers !

mardi 8 mai 2018

Invitation à venir nous parler de votre expérience politique ou des situations militantes que vous traversez au théâtre de la Commune d’Aubervilliers,
le samedi 12 mai à 14h30.

Aidez-nous à penser le présent et ce qu’il doit résoudre.

Semaine consacrée aux inventions artistiques et politiques de mai 68. Semaine surtout consacrée à nos questions ainsi éventuellement éclairées ou distinguées.

Au théâtre de la Commune, nous avons décidé de consacrer une semaine à la pensée de mai 68. Notre perspective est celle des inventions de 68 : les inventions artistiques, les inventions scientifiques, les inventions politiques. Quelles formes d’organisation ont été inventées à ce moment-là, qui ne furent pas éphémères, mais qui laissent une question encore décisive à relever ?

Nous pensons que l’essentiel porte sur cette question qui reste pour nous la plus angoissante : de quel NOUS, de quel commun le plus hospitalier et juste, pourrons-nous nous sentir vivifiés ?

Notre manifestation s’appelle Hétérophonies/68, reprenant un concept musical, pour dire que selon nous, ce qu’il s’est agi de trouver, c’était donc en effet un nous, une harmonie collective qui pouvait avancer d’un mouvement unifié vers la transformation égalitaire du monde, mais tout en respectant la singularité de chacune de ses voix. Pas un nous fusionnel ou arasant les individus, pas un nous qui ne serait que la somme statique des individualismes. Ni monophonie ou polyphonie ni cacophonie. Cette invention que nous auscultons pour chacune des disciplines : que valait ce nous adressé à tous, car toutes les voix dès lors pouvaient parler ici, quels que soient leur compétences, origines, places, particularismes, ce nous de la mathématique fondamentale faite par tous, de la haute poésie de tous, de l’architecture pour tous… cette invention d’une égalité de l’infini, elle nous semble être ce avec quoi la jeunesse d’aujourd’hui se débat le plus vaillamment et gravement dans ses AG, dans ses ZAD, dans ses mouvements et même dans ses insurrections populaires, celles des quartiers, celles des lycées aux mini-émeutes quotidiennes. La question de qui parle ici qui sera tous et qui ne blessera personne, et qui en même temps, proposera une organisation durable de l’utilité, de la joie, de la plasticité de chacun et donc de la possibilité pour chacun de développer son unicité, DANS l’idée d’une fraternité sans laissés pour compte.

C’est une subjectivité nouvelle qui vient ; qui doit trouver la formule du plus singulier, du plus réel, du moins violenté, du moins typifié, du moins assigné, et pourtant du plus amical, du plus hospitalier, du plus éperdu d’un infini de justice.

Nous aimerions que vous nous rendiez visite pour en parler. Nous sommes anxieux de vous entendre, de tirer de vous les éléments de la réflexion et du courage politiques de notre présent. Nous voudrions que vous nous disiez quelles sont les joies, les inventions de votre séquence politique, et aussi ses questions à résoudre, ses douleurs, ses limites provisoires, ses défis.

Et ainsi, nous aimerions aussi vous proposer le début d’une amitié. Notre idée est d’abord cette première rencontre, mais à partir d’elle, nous aimerions vous proposer de constituer un lieu inter-générationnel composé de vous, mais aussi de la génération des quadra-quinquas qui est au pouvoir actuellement et qui a eu de l’expérience politique d’autres formes d’organisation et de celle des sexa-septua, anciens Mao, anciens Trotskystes etc. De vous et de vos parents et grands-parents ! Non pas pour vous enseigner quoi que ce soit , mais parce que nous sommes persuadés que nous devons tous trouver quelque chose, que de votre réussite dépend le bonheur de tous, que pèse sur votre jeunesse une si admirable tâche, bénéfique à tous, si importante, si belle et juste, que nous pensons qu’il faut que nous nous unissions à vous ; si vous jugez cela utile. Et que ce lieu n’existe pas, car il n’est pas un lieu de transmission, ni un lieu d’encadrement, mais un lieu nouveau où nous pourrions examiner ensemble les coordonnées de la politique. Un lieu qui déclare que nous ne sommes pas seuls. Que nous allons les uns vers les autres, jeunesses séparées, générations séparées. Pour contribuer aussi à bâtir l’intellectualité qui fait défaut à ce temps, les nouveaux noms, les nouvelles formules et hypothèses, les nouvelles souplesses, audaces de pensée qui seront nécessaires. Sans prétendre nous mêler de vos situations concrètes, mais en souhaitant méditer, déplier, construire ensemble des hypothèses, des nominations, des concepts pratiques, qui permettent de se nourrir, dialectiser etc. C’est un lieu qu’il faut inventer.

Nous avons l’audace de vous le proposer, parce qu’au Théâtre de La Commune, nous avons déjà créé un lieu de cette espèce, avec des migrants et des jeunes des quartiers populaires. L’Ecole des Actes, présidée par Alain Badiou, portée par 200 amis, travailleurs étrangers, demandeurs d’asile, sans papiers, jeunes déscolarisés, étudiants en philo, arts, sciences humaines, artistes et intellectuels prestigieux. Nous sommes sûrs maintenant que c’est cela qu’il faut à notre temps : de nouveaux lieux.

Si vous acceptiez de venir le 12 mai , nous serions honorés et aidés.

En vous remerciant très sincèrement,

Marie-José Malis

Directrice du Théâtre de La Commune

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